Le Cambodge possède deux lignes de trains toutes deux construites avant la guerre. La plus ancienne, datant de l’époque coloniale, reliant Phnom Penh à Poipet à la frontière avec la Thaïlande a été construite en 1927 sous le protectorat français. D’une longueur de 346 kilomètres, elle dessert également Battambang. Le roman intitulé « le Kilomètre 83 » de Henry Daguerches relate la construction d’une partie de la voie ferrée aux environs de Battambang.

Photos : Batambang gare et  Bamboo train – Phnom Pehn – Kampot 

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Elle n’est plus en service pour les voyageurs, mais est actuellement en cours de rénovation. Sur certaines portions, on peut y voir circuler le fameux Nori, ou Bamboo train, un véhicule de type « non identifié », fabriqué avec un moteur et une structure en bambou pour le plancher… Il est utilisé principalement pour le transport de marchandises de la campagne vers la ville pour d’assez courtes distances dans la région de Battambang, mais il est facile d’organiser une petite balade en Bamboo train. Un vrai commerce touristique a ainsi été créé.
La deuxième ligne construite plus tardivement, en 1958 reliait Phnom Penh à Sihanoukville. Elle fait 266 kilomètres. Le premier tronçon rénové de 117 km entre Phnom Penh et Touk Meas (dans la province de Kampot) en octobre 2010. La totalité de la ligne vers Sihanoukville est quant à elle ouverte le 28 décembre 2012, mais dans un premier temps n’a concerné que le transport de marchandises. Le service entre Phnom Penh et le sud du pays (Sihanoukville Takeo, Kampot) a ouvert aux voyageurs le 9 avril 2016, à l’occasion du Nouvel An khmer.

La guerre et le démantèlement partiel des voies par les Khmers rouges ont détruit ces voies dont la remise en circulation coûtera 148 millions de dollars. Au cours des quinze dernières années quelques rénovations ont eu lieu çà et là, mais rien de plus que du rafistolage. De rares trains ont continué de circuler jusqu’à la fin 2008 dans des conditions plus que chaotiques

C’est aussi en cette fin d’année 2008, qu’une société australienne, Toll Holding, appuyée par un partenaire local, Royal Group, a obtenu la concession des chemins de fer du Cambodge pour une durée de trente ans.
Une mise en concession exigée par la Banque asiatique de développement (BAD), principal bailleur de fonds de ce projet de rénovation des chemins de fer cambodgien. L’Australie, les pays de l’OPEP, la Malaisie et bien sûr le Cambodge contribuent également à ce projet.
La société franco-belge TSO, en joint-venture avec Nawarat, une compagnie thaïlandaise, a été chargée des travaux de réhabilitation proprement dits.

Convois de marchandises

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L’objectif est donc d’améliorer le réseau pour faciliter le transport des marchandises. La sécurité des convois sera enfin assurée-les déraillements étaient légion – tandis que la vitesse passera de 20 km/h à 50 km/h.
En ce qui concerne les deux lignes existantes au Cambodge, la priorité a été de remettre en état la ligne reliant Kompong Som (ex-Sihanoukville) à Phnom Penh afin de faciliter le transport des marchandises depuis le port de Kompong Som. La majorité des importations du Cambodge arrivent en effet dans ce port avant d’être acheminées par la route vers la capitale. Chaque année, 200 000 à 300 000 containers empruntent ainsi l’unique voie d’accès menant à Phnom Penh. Accidents, pollution, embouteillages, le trafic sur cet axe est saturé.

La rénovation de cette ligne de chemin de fer est terminée. Un tout nouveau tronçon de quelques kilomètres près de Phnom Penh permet de desservir la nouvelle gare, l’ancienne, située en centre-ville, n’étant plus adaptée.  Cette nouvelle gare sera bâtie dans la zone économique de Samrong, à 5 kilomètres de la capitale. Que deviendra la gare actuelle ? Pour l’heure, on l’ignore.

La ligne du nord, entre Phnom Penh et la Thaïlande, via Battambang est, elle aussi, en travaux.
Outre la rénovation de la voie, un nouveau tronçon de 48 kilomètres est en cours de construction entre Sisophon et Poïpet, les Khmers rouges ayant détruit toutes les infrastructures du secteur.

Plus de 4164 familles installées le long de ces deux lignes ont été affectées par ces travaux. 1200 d’entre elles ont été déplacées, mais la branche cambodgienne de l’ONG Bridges Across Borders  a dénoncé, dans un rapport rendu public en février 2012, les conditions dans lesquelles ces déplacements se sont déroulés et les effets désastreux qui en résultent pour ces populations.

Singapour-Kunming en train

Mais au-delà, cette réhabilitation devrait aussi donner le coup d’envoi d’un projet plus ambitieux porté depuis des années par l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est) qui consiste à relier, Singapour à Kunming, en Chine, en passant par la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Or, le Cambodge était jusqu’ici le principal chainon manquant de ce gigantesque tracé commercial. Avec lui, restera à créer, côté Thaïlandais, quelques kilomètres de rails pour rejoindre Poïpet. Une ligne entre le Cambodge et le Vietnam devra également être créée. Ce dernier projet, auquel la Chine s’intéresse de près, est en phase d’études.

Mars 2012 – Cambodge Post et Loneley Planet et Wikipédia pour l’actualisation

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Dominique Gaye, originaire du nord de la France et vivant actuellement à Chalon/S parcourt l'Asie du Sud-Est (Laos, Vietnam, Thaïlande, Malaisie, birmanie, cambodge) depuis 1976 avec un attachement particulier pour la Thaïlande et le Cambodge. Ses premières photos furent des diapos. Sa dernière "mission" est en terre khmère de novembre 2015 à février 2016 où il a fait plus de 35 000 photos. Ces clichés sont des scènes de tous les jours, des grains de vie, des grains de riz... Vous trouverez d'autres photos de Bourgogne, de Prague, de Vilnius En route pour le voyage...en tuktuk (dites touktouk) ou comme vous voulez

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