Le château des ducs de Bretagne est un ensemble architectural situé à Nantes, constitué d’un rempart du XVe siècle et d’édifices divers bâtis du XIVe au XVIIIe siècle, classé monument historique depuis 1840. Il se dresse en plein Nantes et rappelle fièrement la présence de la duchesse Anne de Bretagne.

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Après avoir été résidence ducale sous le duc François II et la duchesse Anne, le château est devenu une forteresse royale, siège du gouverneur de Nantes et prison royale, puis caserne à partir du XVIIIe siècle.

Devenu propriété de la ville de Nantes en 1915, le château est affecté à un usage touristique et muséal depuis 1924, notamment sous la direction de Joseph Stany-Gautier, conservateur jusqu’en 1969. De 1990 à 2007, le château a bénéficié d’une rénovation de grande ampleur et est depuis le siège d’un nouveau musée consacré à l’histoire de Nantes. Conséquence de la transformation de la communauté urbaine en métropole, le château devient un équipement métropolitain le 1er janvier 2015.

Localisation

Le château des ducs de Bretagne est situé à l’extrémité Est de la vieille ville, en contrebas de la cathédrale Saint-Pierre.

Actuellement, il est bordé au sud par le cours John-Kennedy, qui jusqu’aux années 1930 était un bras de la Loire, le bras de l’Hôpital.

Le château se trouvait en effet au bord de la Loire, qui alimentait ses douves ; tout près de lui, côté ville, se trouvait le port Maillard (l’actuelle « allée du Port-Maillard ») et côté faubourg, le quai de Richebourg (l’actuelle « allée Commandant-Charcot »). Le bras de la Loire, situé au pied du château est, dès l’Antiquité, une voie navigable essentielle pour la circulation des hommes et des marchandises. Vers 1860, un quai est construit pour permettre de charger et décharger des bateaux et fait office d’entrepôt à ciel ouvert. La ligne de chemin de fer Nantes–Saint-Nazaire, aménagée en bord de Loire, n’a pas encore remplacé le fleuve pour le transport de marchandises. Dans la première moitié du XXe siècle, les comblements font disparaître l’eau du centre du Nantes. Un aménagement paysager est conçu autour du château et des douves purement décoratives sont creusées.

Le château, situé sur la première ligne d’omnibus en 1826, sur la première ligne de tramway en 1879, est actuellement desservi par la Ligne 1 du nouveau tramway et la Ligne 4 du Busway de Nantes à la station « Duchesse Anne – Château des Ducs de Bretagne ».

Le grand Logis

Histoire

XIIIe siècle, le premier château

À partir de 1207, Guy de Thouars, veuf de Constance, duchesse de Bretagne et à ce titre régent du duché, fait construire le premier château dit « de la Tour Neuve » au pied de l’enceinte gallo-romaine de la ville alors circonscrit à l’actuel quartier du Bouffay, remplaçant ainsi le château du Bouffay. Il s’agit d’une tour circulaire en schiste de vingt mètres de diamètre, qualifiée de « tour phillipienne », car construite sur le modèle développé par le roi Phillippe II Auguste pour ses réalisations architecturales. Guy de Thouars cherche à affirmer le pouvoir des ducs face à celui des évêques de Nantes. Pierre Mauclerc (époux de la duchesse Alix de Thouars, fille de Guy de Thouars) et son fils Jean Ier de Bretagne étendent les fortifications de la cité et agrandissent le château. Élément essentiel du système défensif de la ville, il protège un bras de la Loire, lieu d’intenses activités commerciales.

XIVe siècle, le château des Montfort

Durant la seconde moitié du XIVe siècle, le « Chastel de la Tour Neuve » est agrandi par Jean IV de Bretagne, qui fait bâtir plusieurs tours polygonales en granit. La taille du château correspond au rôle stratégique et politique que Nantes représente à cette époque. La tour dite du « Vieux Donjon » est seul vestige de cette époque qui subsiste au XXIe siècle.

Conciergerie et Musée
XVe siècle, le château de François II et d’Anne de Bretagne

En 1466, François II de Bretagne décide de reconstruire le château. Le nouvel édifice sera à la fois la résidence principale de la cour ducale et une forteresse militaire capable de résister au pouvoir royal. Une double vocation marquée côté cour par un palais résidentiel de tuffeau blanc aux façades raffinées (le Grand Gouvernement, la tour de la Couronne d’Or, le Grand Logis) et, côté ville, par sept tours massives de schiste et de granit reliées par des courtines et 500 mètres de chemin de ronde.

À la mort de François II en 1488, sa fille, Anne de Bretagne, qui sera reine de France de 1491 à 1514, par ses deux mariages successifs avec Charles VIII et Louis XII, reprend les travaux. Elle renforce notamment la forteresse, côté Loire, en construisant la tour du Fer à Cheval, impressionnant bastion d’artillerie. En 1514, le château revient à sa fille Claude, mariée à François Ier. Pour loger la famille royale, il s’enrichit d’un nouveau bâtiment de style Renaissance : le Logis du Roy, que l’on appelle aujourd’hui le Petit Gouvernement. En 1532, l’édifice devient propriété royale à l’occasion de l’union de la Bretagne à la France.

Du XVIe au XVIIIe siècle

Sous les ducs Claude de France, François III et Henri, François Ier de France est usufruitier du duché. Sous son impulsion et au cours des XVIe et XVIIe siècles, le château est choisi comme résidence bretonne des rois de France. Un lieu de prestige qui place Nantes au rang des grandes villes de province, mais qui surtout est un moyen d’affirmer la mainmise de la monarchie française sur ce lieu symbolique.

Le Grand Logis et la Tour de la Couronne d’Or

Le rôle militaire du château n’a pas disparu. Ainsi, à partir de 1582, dans un contexte de guerres de religion, le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, renforce les défenses du château. Soucieux de protéger la ville contre les attaques protestantes venant du Poitou, il fait édifier une terrasse d’artillerie et deux ouvrages de défense en forme d’éperon, appelés bastions. Ces derniers sont équipés de terrasses pour recevoir les canons. Au XXIe siècle, ces transformations ne sont plus visibles qu’au bastion nord et à la Courtine du Levant, où Mercœur a fait apposer ses emblèmes.

Le 30 avril 1598, Henri IV séjourne au château lors de sa venue dans la cité pour la signature de l’Édit de Nantes. La signature du célèbre édit ne se fera cependant pas au château, mais selon une tradition populaire, dans la Maison des Tourelles, édifice qui se situait quai de la Fosse et fut détruit au cours de la Seconde Guerre mondiale, lors d’un bombardement sur la ville.

Le Cardinal de Richelieu fait procéder à la militarisation des terrasses des tours d’entrée. Depuis cette période les vitraux et les murs de la chapelle portent les armes du cardinal. Le bâtiment entame sa fonction de prison pour détenus prestigieux. En 1654, le Cardinal de Retz, chef de la Fronde, s’échappe du château où il est détenu.

Entrée entre la tour du Pied-de-Biche et de la Boulangerie, surmontée du campanile

Le 5 septembre 1661, alors que la cour est réunie au château des ducs par Louis XIV pour les États de Bretagne, le surintendant Nicolas Fouquet est arrêté par d’Artagnan, qui conduit un détachement de Mousquetaires gris. Nicolas Fouquet est conduit au château d’Angers où il sera enfermé quelque temps.

Après avoir logé princes, cours et rois, l’édifice, peu à peu délaissé, change d’usage, devient caserne et prison. Il va subir différents dommages ainsi que des transformations importantes : incendie du Grand Gouvernement en 1670 et reconstruction dans le style classique de l’époque sur ordre de Louis XIV ; transformation du château en arsenal au XVIIIe siècle, avec construction du bâtiment du Harnachement pour abriter l’artillerie ; explosion de la tour des Espagnols le 25 mai 1800, entraînant la destruction de la chapelle et des archives.

XIXe et XXe siècles

Il est classé monument historique en 1840

En 1911, alors qu’il est une propriété de l’État, une convention entre le ministère de la Guerre et la municipalité permet d’échanger le château contre l’ensemble « Couvent de la Visitation- Caserne Bedeau » appartenant à la ville, et qui abrite déjà un régiment d’artillerie8. En 1924 s’y installe un musée municipal consacré aux arts décoratifs, complété après-guerre de nouvelles salles abritant les collections du musée d’art populaire régional, puis celles du musée des Salorges.

Le château est réquisitionné officiellement le 8 mai 1943 par les troupes allemandes d’occupation, qui construisent un bunker dans son enceinte pour y abriter un central téléphonique.

L’état de dégradation du Grand Logis entraîne sa fermeture en 1970.

Les travaux de rénovation

Depuis le début des années 1990, la ville de Nantes a mis en œuvre un programme de restauration et d’aménagement pour mettre en valeur ce site, emblématique de l’Histoire de Nantes et de la Bretagne. Après quinze années d’importants travaux de restauration et trois années de fermeture au public, le château a rouvert le vendredi 9 février 2007.

Statue de la Duchesse Anne de Bretagne (Extérieur du Château)

Sources Wikipédia.
Photos août 2015
A cette période, le Château abrite l’expo temporaire Icônes, Trésors de Réfugiés, migration forcée des deux côtés de la mer Égée. 1 300 000 Grecs et 400 000 musulmans sont contraints au départ suite au traité de Lausanne du 24 juillet 1923.


Dans la cour du Château, est exposée l’oeuvre Pledges (Promesses). Elle représente un bateau turc, abandonné après avoir transporté des migrants vers les îles grecques. Il est recouvert de milliers de « Tamata », offrandes votives fabriquées à la main et déposées par les migrants dans les églises orthodoxes afin de surmonter les défis du voyage.

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Dominique Gaye, originaire du nord de la France et vivant actuellement à Chalon/S parcourt l'Asie du Sud-Est (Laos, Vietnam, Thaïlande, Malaisie, birmanie, cambodge) depuis 1976 avec un attachement particulier pour la Thaïlande et le Cambodge. Ses premières photos furent des diapos. Sa dernière "mission" est en terre khmère de novembre 2015 à février 2016 où il a fait plus de 35 000 photos. Ces clichés sont des scènes de tous les jours, des grains de vie, des grains de riz... Vous trouverez d'autres photos de Bourgogne, de Prague, de Vilnius En route pour le voyage...en tuktuk (dites touktouk) ou comme vous voulez

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